L’attrape-rêve, c’est pour nous protéger, n’est-ce pas ?
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D’eux, les patients ne voient plus que les yeux remplis de douceur et de gentillesse. Et cette double barre sur leur front qui témoigne de la fatigue, de la lassitude et de la colère.
Des patients, les Julie, Marie, Paul, Annie, Bruno… ne voient que l’humanité, que des personnes à sauver de l’issue fatale qui les menace.
Dans cet hôpital, les malades du terrible Covid19 n’ont plus que les yeux des soignants pour se raccrocher à la vie. Entrainés dans la spirale infernale du virus, ils sont coupés de tout et surtout de l’amour et de la chaleur de leurs proches, livrés à l’angoisse et à l’incertitude.
Les yeux des soignants sont désormais la seule passerelle qu’il leur reste avec le monde, celui de l’extérieur, celui dont ils faisaient partie avant et dont ils sont désormais exclus tels des pestiférés. Alors ils s’y accrochent, ils s’y réfugient, ils s’y cramponnent comme des naufragés à une bouée. Dans les yeux des soignants, ils trouvent compassion, attention, tendresse.
Malgré leur fatigue des heures accumulées, leur lassitude devant tant de souffrance, leur colère face au manque de moyens qui perdure malgré leurs appels désespérés, les soignants maintiennent le cap. Ils ont choisi ce métier. Ils ont choisi d’aider, de soigner, d’accompagner. Et même si aujourd’hui, l’ampleur de la pandémie les dépasse, ils restent debout et continuent d’assumer la mission qu’ils se sont donnée même si pour cela ils doivent aller au bout de leurs forces, même si pour cela ils doivent délaisser les leurs, même si pour cela, ils doivent risquer leur propre vie.
Dans les yeux des soignants, se reflète le combat quotidien contre la mort qui balaie tout sur son passage. Et tant d’autres choses encore… Les mots qu’ils voudraient adresser à tous ceux qui ne respectent pas le confinement sous prétexte que c’est trop dur à vivre… Les questions qu’ils voudraient poser à ces gouvernants qui semblent jouer avec leur vie… L’amour qu’ils voudraient tant prodiguer aux leurs…
Mais les soignants le savent, ce n’est ni l’heure, ni le moment de laisser transparaitre leurs états d’âme. Ils doivent juste être là, soutenir, rassurer. Alors, à chaque fois qu’ils se penchent sur un patient, ils mettent dans leurs yeux toute l’humanité et tout l’amour dont ils sont capables. Merci à vous tous qui soignez, accompagnez, écoutez et à vous tous qui restez mobilisés pour les autres durant cette crise sanitaire.