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« Gilles Batailles, le miraculé qui redonne vie aux solex

Devant ce qui ressemble à un atelier de mécanique, une rangée de solex flambant neufs. Et un homme en train de nettoyer un moteur. Rien ne le dit, mais cet homme porte un nom prédestiné. Batailles, comme celle qu’il a dû mener contre la mort en 2012.

Gilles Batailles tenait alors un commerce de réparation de vélos à Canet en Roussillon. Un jour, dans son atelier, il s’immole accidentellement. Brûlé à plus de 66% sur l’ensemble du corps, sa vie ne tient plus qu’à un fil. Il restera trois mois dans le coma. « J’ai eu mon accident à Canet, je me suis réveillé à Toulouse. Je ne comprenais pas du tout ce qui m’arrivait. Il m’a fallu un mois pour réaliser. » Commence alors une longue, très longue rééducation qui ne lui garantit ni de vivre, ni de retrouver un minimum de capacités physiques. Mais Gilles a la vie chevillée au corps. Il se bat, ne lâche rien et, au fil des mois, il déjoue tous les pronostics pessimistes. « En 2014, je me suis promis que si un jour, je pouvais remarcher et me servir de mes mains, je me lancerai dans la réparation de solex. » Ce projet le porte, lui donne de nouvelles perspectives. « Dans ce genre de situation, c’est l’instinct de survie qui parle. » Outre la santé, Gilles a tout perdu dans l’accident, tout ce qu’il avait acquis par son travail en dix-huit ans d’artisanat. Les huit mois d’hospitalisation ont eu raison de son commerce. Il le vend alors « à hauteur de dettes » et se retrouve sans rien. Reconnu comme handicapé, Gilles Batailles aurait pu, comme il dit, se contenter de sa pension, mais mieux que personne, il connait la valeur de la vie et l’importance de ce qu’on y met.

Redonner vie aux solex, renaître à la vie

Redonner vie à de vieux solex abandonnés dans les granges et autres greniers, c’est pour lui renaître à la vie, se donner une seconde chance. Il crée donc Solex Me, une entreprise de réparation de solex. « Le solex, c’est comme la 2CV. Même si on ne l’a pas connu, on sait à quoi il ressemble. Il fait vraiment partie de l’inconscient collectif, je dirais même du patrimoine français. Et puis, derrière chaque solex, il y a une histoire, une dimension très sentimentale. Le cadeau du certificat d’études, la rencontre du papy avec la mamy… » Gilles récupère les machines souvent hors d’état, rouillées, incomplètes. Il les refait complètement, de la peinture au moteur, et les revend entre 500 et 800 euros. « Le solex, c’est un peu l’ancêtre du vélo électrique. Avec son réservoir de 1,2l, il peut parcourir entre 80 et 100km. Ce n’est pas négligeable aujourd’hui compte tenu du prix du carburant ! »  Gilles Batailles a aussi monté un site de vente de pièces détachées et compte des clients sur toute la France, mais aussi en Allemagne et en Belgique. Il voudrait maintenant passer à la vitesse supérieure comme organiser des sorties de solexistes, mais installé depuis un peu plus d’un an au 1995 de l’avenue Julien-Panchot, à Perpignan, il manque de moyens financiers pour concrétiser ses très nombreux projets. Son histoire montre en tout cas que rien n’est jamais perdu, qu’on peut toujours rebondir si l’on écoute son cœur, ses envies et si l’on y met la détermination et la volonté nécessaires. » Christine Allix

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