Hassan, l’homme qui redonne le sourire aux voitures… et pas que !
18 janvier 2020Le bouquiniste
2 avril 2020
« Dis papa, tu sais quand il reviendra le soleil ?
– Il est toujours là. En ces temps difficiles, les nuages le cachent mais nous le reverrons bientôt, aucun doute, mais tu sais mon fils que pour moi, ton sourire est comme le soleil, il me donne cette énergie qui me fait avancer. Je l’ai tous les jours, le soleil, avec ton sourire.
– Oui papa, mais il fait si froid et tout est gelé dehors alors les animaux ils font comment pour vivre, ils sont enfermés comme nous ?
– Pas tous, certains sont cachés dans la Grande forêt, d’autres vêtus de leur belle fourrure.
Marc passa la main dans les cheveux noirs et bouclés de sa fille, l’embrassa tendrement sur la joue et prit sa main.
– Nous avons de la chance d’être ensemble, ayons une tendre pensée pour les personnes seules qui attendent encore plus que nous les prochains rayons du soleil.
Il plongea tour à tour son regard dans les yeux de sa fille et de son fils, et leur dit sur le ton de la confidence :
– Mes chers enfants, nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère.
Au contact de sa main, la chaleur envahit Marc comme si le ciel avait entendu l’appel de son enfant de sentir le soleil, sa lumière, ses reflets dorés, sa puissance.
Cette petite main si fragile, si douce lui rappelait en quelques fractions de seconde l’un des plus beaux jours de sa vie : la naissance de sa Princesse.
Le père invita les enfants à prendre leurs crayons de couleurs et leur dit à chacun :
– Dessinez-moi un soleil.
Il les regarda longuement, admira leur application avant de les inviter à le suivre.
– Venez ! Habillez-vous chaudement, nous allons sortir, car je veux vous montrer quelque chose.
Les enfants furent les premiers à enfiler leur tenue de sortie et à courir vers le sas d’où ils appelèrent leur père avec impatience. Vêtus de parkas bien chaudes et chaussés de bottes de pluie aux couleurs vives, ils trépignaient devant la porte du sas, se chamaillant pour savoir lequel des deux sortirait le premier
– Allez papa, dépêche-toi ! Cela fait 5 minutes que nous t’attendons et nous avons hâte de sortir pour jouer ensemble.
Marc eut à peine le temps d’ouvrir la porte que les enfants étaient déjà dehors ! Il les entraîna derrière lui en leur promettant une belle surprise. Il faisait froid en ce début d’avril. L’hiver avait longtemps été aux abonnés absents avant de s’inviter, créant un vent de panique chez des producteurs inquiets pour leurs arbres en fleurs et leurs semis déjà sortis de terre. Instinctivement, les enfants avaient pris le chemin du parc de jeux, mais Marc leur indiqua un petit chemin encombré de broussailles.
Les enfants un peu râleurs de prendre cette direction imposée, avec trop de branches, trop d’orties, trop de bouts de bois pour freiner leur parcours, arrivèrent dans une clairière où dévalait un ruisseau de la colline de pins. Le bruit de ruissellement de l’eau et cette pureté les laissèrent ébahis. Leurs yeux d’enfants n’étaient pas assez grands pour admirer un si beau et si grandiose spectacle.
Se frayant un passage à travers les broussailles, ils avancèrent tous les trois en file indienne et arrivèrent bientôt près de l’eau.
– Pas par là, papa ! On nous a dit qu’au bout du chemin, dans une vieille cabane, habite une sorcière… S’il te plaît, papa !
Marc était perplexe. Il voulait faire une surprise aux enfants et finalement, c’était eux qui le surprenaient et qui… l’indisposaient ! Il n’avait jamais aimé les sorcières. Un vieux traumatisme d’enfance quand un soir de pleine lune, sa mère lui avait raconté l’histoire de la dame blanche… Depuis ce jour, il n’avait jamais pu faire la part des choses entre légendes et réalité et préférait ne pas se poser de questions sur le sujet. Il finit par céder, la peur au ventre de découvrir ce que cachait cette cabane couverte de feuilles, de branchages et d’épines. À peine voyaient-ils une toute petite fenêtre…. Tous les trois avancèrent à pas de loup en évitant même de chuchoter. Tout à coup, ils entendirent rugir si fort que les voilà serrés dans les bras les uns des autres sans être capable de bouger un seul petit doigt.
Puis plus un bruit. Même le vent s’était calmé, les oiseaux ne chantaient plus… Marc serra plus fort ses enfants contre lui et réfléchit. Tous trois n’entendaient plus que les battements de leurs coeurs qui cognaient dans leurs poitrines quand un nouveau rugissement retentit, plus effrayant encore que le premier, rompant le silence qui s’était installé autour d’eux. Ils sursautèrent et se jetèrent en arrière. On entendait à peine leur souffle. Par un geste subtil, Marc essaya de rassurer ses deux petits. Tout à coup, quelque chose de lumineux apparut dans la cabane, par un trou si minuscule qu’on ne pouvait voir de quoi il s’agissait. Marc lâcha ses enfants et décida de se rapprocher…
À petits pas, aussi délicat qu’une danseuse, il fit craquer les brindilles sous ses pieds et la peur au ventre, il se rapprocha de la cabane. Les points lumineux, il y en avait deux et non pas un comme il l’avait cru au départ, ne le quittaient pas du regard. Un nouveau rugissement lui rappela à quel point il était vulnérable. Mais la curiosité était plus forte que tout. Ses enfants lui avaient emboîté le pas. Attirés, presque hypnotisés par la lumière qui émanait de la cabane, tous trois avançaient maintenant jusqu’à elle et arrivés devant la porte, Marc d’un geste sec l’ouvrit alors tout grand…
Il faisait sombre dans cette cabane, très sombre. Instinctivement, ils s’étaient serrés les uns contre les autres tout en essayant de s’habituer à l’obscurité. Un frisson parcourut Marc et contamina ses enfants. Une forme noire était tapie dans un coin. Deux yeux, les fameuses lumières aperçues de l’extérieur, les fixaient.
Tapie dans l’ombre de la cabane, la mystérieuse créature se demandait qui étaient ces trois inconnus qui avaient surgi devant elle. Elle n’était pas effrayée, juste surprise de cette irruption inattendue et aussi paniquée que Marc et ses enfants. Après un bref instant, tous les trois se mirent à crier.
– Mais c’est un loup !
Francette, la petite fille, qui était plus courageuse et plus curieuse que son frère – comme le sont beaucoup de fillettes -, passa la tête entre les jambes de son père, tendit la main et frôla une boule de poils tout doux, tout doux… La petite boule se mit à ronronner.
Un rire communicatif remplaça alors les souffles retenus. Ils avaient eu peur d’un chaton et ils pouvaient maintenant se moquer d’eux-mêmes ! Quand l’imagination prend le pas sur la réalité, les réactions et les comportements s’avèrent souvent irrationnels… Le calme revenu, ils prenaient maintenant le temps de découvrir le lieu paisiblement. Un vieil établi où trônaient encore un marteau et un tournevis hors d’âge donnait à la pièce une humanité particulière. Marc se rapprocha. Une enveloppe jaunie par le temps attira son attention.
Elle était posée là, bien en évidence. Depuis combien de temps attendait-elle son destinataire ? Il hésitait à la prendre. Sa curiosité fut la plus forte. Il la saisit et la garda un moment entre ses doigts tremblants et engourdis par le froid. Il la retourna. Elle était scellée par un cachet de cire rouge sur lequel apparaissait une rose en relief. Il la retourna de nouveau avec délicatesse. Quelques mots y étaient inscrits : «À mon petit fils».
Pendant que les enfants essayaient de caresser le chaton encore un peu paniqué, Marc ouvrit l’enveloppe. À l’intérieur, il trouva une feuille sur laquelle un meuble console orné de fleurs sculptées avait été dessiné au crayon. Des annotations accompagnées de petites flèches l’entouraient.
Que pouvait signifier ces annotations ? Un code d’accès pour ouvrir une cache secrète ? Ou simplement de la décoration ? Marc se mit en tête de déchiffrer et pour cela, il s’assit dans un coin de la cabane. Il était tellement absorbé qu’il en oubliait presque ses enfants. Toujours en admiration devant le chaton, eux aussi se posaient des questions, mais sur ce petit être. Comment était-il arrivé là, où était sa maman, avait-il des frères et sœurs ? Il n’y avait rien d’autre aux alentours qu’eux, le chaton et la lettre.
Marc réfléchit. Plus il regardait le croquis, plus il voyait un plan. Il fallait absolument trouver le meuble-console ! Il se releva et regarda autour de lui.
Au milieu de la cabane où il se trouvait, il y avait un peu de lumière qui arrivait par une petite fenêtre aux vitres sales. Il chercha comment éclairer l’endroit. En fouillant dans ses poches, il y retrouva un briquet oublié là depuis qu’il ne fumait plus. Il lui fallut plusieurs tentatives pour réussir à faire jaillir une petite flamme juste suffisante pour lui permettre de discerner ce qui se trouvait à ses pieds. Tout étincelait, tout brillait. Des pièces en or jonchaient le sol…
Marc se baissa, ce qu’il avait pris pour des pièces en or, n’était en fait que des pièces en chocolat, ces pièces que petit, il trouvait au pied du sapin à Noël ou cachées dans les buissons du jardin familial, à Pâques.
Il leva son briquet au niveau de son visage et promena doucement la flamme. Il regarda à droite, à gauche, au-dessus de la tête, à ses pieds, perdu dans sa quête de retrouver le meuble console. La cabane était remplie de bric à brac. Il mit à contribution ses enfants Julie et Jules, heureux de jouer à la chasse aux trésors. Ceux-ci inspectèrent les moindres recoins. Ils soulevèrent tout ce qui jonchait le sol. Une trappe pouvait s’y trouver….
Ils y mettaient tout leur cœur, mais rien!
Rien qui ressemblât à un meuble. Pas de trappe non plus. Certes, il y avait un grenier, mais impossible d’y grimper. Les enfants regardèrent leur papa avec tristesse. Cette chasse aux trésors les avait animés, ils voulaient tellement faire plaisir à leur père ! Ils se regardaient très déçus quand tout à coup leurs yeux «tombèrent» en même temps sur un tas de sacs de jute.
– Papa, papa ! Regarde ! Regarde qui entre par la porte de la cabane : ce doit être la maman chatte. Oh ! Un autre chaton qui la suit. On les ramène à la maison ? Dis oui, papa ! Tu chercheras ta console un autre jour… Ils ont faim ces minets !
Malgré la très grande envie de découvrir la console et de déchiffrer le code (si tant est bien qu’il y en eut un…), Marc se réjouit de voir ses enfants aussi heureux et euphoriques à la vue de maman chat et de son petit.
Tous les trois la suivant des yeux, ils la virent se faufiler à travers le bric à brac et venir tous se blottir dans une caisse en bois dissimulée sous un amoncellement de ce qui, de loin, ressemblait à des chiffons. Pendant que les enfants caressaient la chatte et son chaton, Marc commença à retirer un à un les vieux vêtements et soudain apparut un coin de meuble.
Marc sentit son cœur bondir. Et s’il s’agissait de la fameuse console évoquée dans la lettre ? Le bois ciré laissait présager une belle surprise. Le meuble était sans nul doute ancien. Il continua de le dégager. Des pulls, des costumes du début du siècle, des blouses de travail, des tenues de travail dont le bleu passé laissait imaginer des heures de dur labeur, un drap blanc dans un de ces cotons épais d’autrefois, un peu rêche, jauni par les années et soudain la fameuse console. Marc n’en avait jamais vu de pareille.
Ses yeux caressèrent ce chef d’œuvre devenu si cher à son cœur on ne sait pour quelle raison. Telle une plume qui viendrait s’y poser avec douceur, Marc passa ses mains sur chaque partie du meuble. Comme par magie, il perçut des flashs. Des images lui vinrent sur la fabrication puis un visage se figea devant lui.
Marc posa ses mains sur le dessus de la console. Sous ses doigts, il sentit des creux et des reliefs. Le bois était doux au toucher. Il continua de caresser le dessus du meuble faisant disparaître la fine couche de poussière qui s’y était déposée et laissant apparaître des motifs de fleurs en tout point identiques à ceux dessinés sur la lettre découverte un peu plus tôt.
Mais que signifiaient les flèches qui apparaissaient sur le croquis? Cela ressemblait à une énigme. Il se concentra et tenta de lui donner un sens. Les flèches ne semblaient pas suivre un ordre précis. Au contraire, elles semblaient avoir été disséminées un peu partout.
Il ferma les yeux et laissa ses doigts le guider. Souvent, le mental empêche d’accéder au plus profond des choses. Soudain, l’un de ses doigts sentit la gravure d’une flèche. Il le laissa suivre la direction indiquée et glissa jusqu’au bord du meuble où une lettre l’attendait. Un i peut-être, ou un l. Il se prit au jeu et gardant les yeux fermés, il refit glisser son doigt vers le centre du plateau.
Son doigt s’arrêta dans un léger creux. Il le laissa glisser doucement à l’intérieur du sillon et suivit sa courbe jusqu’à former un cercle. Continuant son exploration à l’aveugle, Marc sentit autour du cercle des formes courbes se terminant par une légère pointe comme des flammes, faisant apparaître un soleil. Oui, un soleil avait été sculpté là.
Marc reprit son inspection. Une autre flèche le dirigea de l’autre côté de la console avec cette fois-ci une autre lettre. Mais cette dernière était tellement abîmée par le temps qu’il n’arrivait pas à la déchiffrer. A force de persévérance et de plusieurs minutes de contemplation, il finit par comprendre qu’il s’agissait de la lettre R. Deux lettres, un soleil… L’énigme restait entière, mais elle livrait ses indices un à un.
Ses enfants l’interrompirent soudain dans sa quête.
– Papa, on y va ? On rentre à la maison avec le chaton ?
Dérangé dans sa quête, Marc répondait presque mécaniquement.
– Mais on ne peut pas séparer ce petit de sa mère !
– Alors, prenons les deux !
Les enfants ne doutaient de rien. Ils avaient senti leur père peu concentré sur leur question et ils s’étaient engouffrés dans la brèche.
– D’accord, vous pouvez les ramener à la maison, mais laissez-moi terminer l’inspection du meuble !
Les enfants tout heureux de la réponse de leur père retournèrent jouer avec le chaton et sa maman qui ne semblait pas trop farouche. Se laissant caresser par les enfants elle se mit à ronronner. Rassuré, Marc reprit son exploration. S’il y avait deux lettres gravées dans les deux coins du haut de la console sans doute y en avait-il aussi dans les deux autres angles du meuble, pensa-t-il. Il regarda plus attentivement et découvrit en bas à gauche la lettre A placée du même côté que le R et en bas à droite placée sous la lettre i ou L la lettre C. Les quatre lettres ne semblaient pas pour l’instant pouvoir former un mot. Ou bien était-ce les initiales de prénoms ou une énigme qu’il allait devoir déchiffrer. Marc se passa les mains dans ses cheveux bouclés – il faisait toujours ce geste quand il était intrigué-, perplexe devant la découverte qu’il venait de faire….
De leur côté, Jules et Julie étaient tout excités à l’idée de ramener des nouveaux membres dans la famille. Chacun donnait ses idées pour accueillir au mieux les nouveaux pensionnaires : l’endroit où ils allaient dormir, ce qu’ils allaient manger, quels jeux il faudrait leur acheter, tout ce qu’il fallait pour leur bien-être. Marc était loin de la conversation de ses enfants. Ses pensées, son regard étaient obnubilés par ce meuble qui cachait une histoire rocambolesque, il en était certain. Il regarda plus attentivement encore qu’il ne l’avait fait jusqu’à maintenant le plateau du meuble. Partant des flèches, il découvrit trois autres lettres : un S, un T et un L. Il en avait désormais sept. Il devait maintenant en comprendre la signification…
Marc proposa aux enfants de rentrer. Ils marchèrent d’un bon pas, chacun ayant une idée bien précise de qu’il allait faire. Aussitôt rentrés les enfants se mirent en quête d’installer confortablement la famille chat. Quant à Marc il fila dans son bureau, arracha une feuille de son carnet de note qu’il découpa en sept morceaux. Sur chacun d’eux, il écrivit une des sept lettres trouvées. Jouant avec les petits bouts de papier, il chercha à les mettre en mots mais rien ne lui venait. Il lui sembla alors évident qu’il devait manquer des lettres. Laissant les enfants occupés avec la famille chat, Marc repartit vers la cabane avec une seule idée : trouver d’autres indices.
Le cœur battant, excité comme un enfant qui participe à une chasse aux trésors, il entra dans la cabane et se dirigea directement vers la console.
Il posa son index avec délicatesse au milieu de la console, là où le soleil était sculpté. Il se baissa pour le voir de plus près. Le « cœur » du soleil était proéminent avec une petite encoche et les rayons très nombreux. Comme une évidence, il les compta et découvrit avec stupeur qu’il y en avait 26, autant que de lettres de l’alphabet. Avec fébrilité, Marc essaya de faire tourner le cœur du soleil de façon à ce que l’encoche vienne devant chaque rayon. En vain. Ce meuble était là depuis tellement longtemps que le mécanisme devait être grippé.
Déçu mais pas vaincu, Marc chercha du regard un quelconque objet qui pourrait dégripper le mécanisme du soleil. Quand tout à coup, il aperçut une espèce de pot galvanisé avec une pipette. Il s’empressa de vérifier ce qu’il contenait à l’intérieur tout en étant attentif aux enfants et à leurs nouveaux compagnons…
Il le souleva. Le pot, bien que petit, était bien lourd. L’intérieur, lui, était vide. Marc surpris par ce vide, y approcha son oreille en espérant certainement, comme dans un coquillage, y entendre un son. Puis il regarda plus attentivement. Il n’était pas aussi vide qu’il n’y paraissait. Il souleva le couvercle et une odeur nauséabonde s’en dégagea. Au fond, il découvrit une huile un peu épaisse et légèrement orangée. Sûrement un lubrifiant vue l’état dans lequel il était. Il pensa pouvoir dégripper le mécanisme. Il s’empressa de faire couler le liquide à l’aide de la pipette dans le sillon entre le cœur du soleil et les rayons. Le liquide disparut dans l’interstice et se glissa à l’intérieur du mécanisme. Il commença à faire tourner le soleil qui s’arrêtait à chaque flèche, renvoyant aux lettres gravées sur le plateau. La réponse à l’énigme était là, dans ces sept lettres. Quel mot pouvait-il bien composer avec T, L, A, R, I, S et C ? Il se mit à réfléchir.
En vain. Il avait beau jongler avec les lettres, aucun mot ne convenait. Et s’il n’y avait pas de mot, s’il fallait juste placer les rayons du soleil au bon endroit? Le premier rayon correspondrait à la lettre A et ainsi de suite pour les autres. Marc s’exécuta avec douceur, un brin angoissé. Cela allait-il déclencher le mécanisme d’une ouverture secrète ou n’allait-il rien se passer? Il continua à faire tourner le mécanisme comme il l’aurait fait avec celui d’un coffre-fort. Il choisit intuitivement de placer les rayons en face de chacune des flèches en suivant l’ordre alphabétique. Il lui fallut ainsi actionner le mécanisme un coup à droite, un coup à gauche. A chaque fois qu’il positionnait un rayon du soleil en face d’une lettre, il entendait un petit bruit de cliquetis. Mais rien ne se passait. Alors, il reprit toutes les lettres et tenta de nouveau d’en faire un mot. Et soudain, il eut le déclic. Cristal. Les sept lettres ne formaient qu’un seul mot : cristal. Comment avait-il pu ne pas le voir ?
Il entreprit alors de tourner le soleil en suivant les lettres du mot trouvé. D’abord, le C, puis le r, puis le i. A la dernière lettre, au l, surpris et ravi à la fois, il entendit le bruit d’un rouage comme celui d’une horloge. Puis le petit bruit métallique s’arrêta et là soudain, le « cœur » du soleil bascula légèrement vers la droite dévoilant à Marc tout ébahi une petite boîte ronde en bois. Son couvercle était confectionné d’une marqueterie de différentes essences de bois. Les petits morceaux de bois avaient des teintes de couleurs de la plus claire à la plus foncée et formait le dessin d’une rose.
Il souleva le couvercle et découvrit une petite pierre transparente accrochée à une chaîne. Il la sortit délicatement de la boite. Il comprit soudain le rapport entre les sept lettres éparpillées, le mot, le mécanisme et la pierre. Tout était lié. Cette pierre, dans cette boite, était un cristal. Mais pourquoi était-il accroché à cette chaine ? Marc n’avait jamais vu pareil objet et pourtant, intuitivement, il sentait que l’objet en lui-même contenait les réponses à ses questions.
Il revint à la boite. Au fond, avait été déposé un papier. Il le prit et l’examina. Il était plié en quatre comme si on avait voulu protéger son contenu du passage du temps. Il le déplia.
En haut, à
gauche, une date : 18 juin 1912. Ses mains se mirent à trembler à la
lecture des premiers mots : « Ma Tendre Aimée ». Il n’en fallut pas plus à Marc pour comprendre
qu’il venait de découvrir une lettre d’amour datant de 1912. Il lut le courrier
d’une traite.
Auguste, l’auteur de la lettre, était artisan ébéniste. Il habitait le même
village que Simone, son aimée. Lui, artisan. Elle, baronne. Leur amour interdit
par leurs parents, qui les a fait souffrir. Ce meuble qu’il avait fabriqué pour
sa bien-aimée et où il avait déposé, dans la cachette secrète, ce bijou qui lui
était destiné…
Marc était ému par sa découverte, face à cet amour qui semble-t-il, n’avait pas pu se vivre au grand jour. Il se demanda comment ce meuble était arrivé là et pourquoi n’avait pu découvrir ce bijou qui lui était destiné. Et si Simone était encore vivante ? Il se mit alors en tête de la retrouver pour lui remettre cette lettre d’amour et le bijou en cristal. Après tout, une baronne ne devrait pas être trop difficile à trouver.
Marc décida de rentrer à la maison. Il prit soin de garder avec lui le courrier et le bijou qu’il avait glissés dans la poche de son parka. Pendant le trajet du retour, il ne fit que penser à toute cette histoire aussi incroyable qu’invraisemblable. Un amour aussi grand avait-il pu résister au temps? Les personnes étaient-ils toujours en vie? Qu’étaient-elles devenues? Tant de questions, sans réponse pour l’instant, le perturbait. Il retrouva les enfants au même endroit qu’il les avait laissés, toujours en train de jouer avec leurs nouveaux compagnons.
Marc décida de rentrer à la maison. Il prit soin de garder avec lui le courrier et le bijou qu’il avait glissés dans la poche de son parka. Pendant le trajet du retour, il ne fit que penser à toute cette histoire aussi incroyable qu’invraisemblable. Un amour aussi grand avait-il pu résister au temps? Les personnes étaient-ils toujours en vie? Qu’étaient-elles devenues? Tant de questions, sans réponse pour l’instant, le perturbait.
Le chemin du retour lui sembla interminable. Il était impatient de rentrer pour lancer les recherches. Il retrouva les enfants au même endroit qu’il les avait laissés, toujours en train de jouer avec leurs nouveaux compagnons. Aussitôt arrivés, ils étaient allés rechercher dans le garage tout le matériel nécessaire pour bien les installer, matériel qu’ils avaient gardé de leur précédent chat disparu.
Marc se mit en quête de trouver des indices pour retrouver la trace des deux amoureux. Un ébéniste prénommé Auguste ne serait peut-être pas aussi difficile à trouver qu’une baronne prénommée Simone. Sur la lettre qu’Auguste avait écrite à Simone, il y avait, inscrit en en-tête, le nom d’un village : Saint-Basile-en-Gers.
Marc connaissait bien ce village puisque c’était celui où vivaient encore sa grand-mère. Le village n’était qu’à quelques kilomètres du sien. Il décida de s’y rendre aussitôt, laissant les enfants en garde à la voisine. Il rendit d’abord visite à sa grand-mère, certain qu’elle pourrait l’aider dans ses recherches. Il ne se trompait pas, sa grand-mère fut de suite captivée quand Marc lui raconta l’histoire incroyable de la console et du bijou en cristal. Elle expliqua alors à son petit-fils que très souvent, dans les registres de mariage, le curé consignait le métier exercé par les personnes qui se mariaient à l’église.
Marc compris qu’il avait là un élément important pour démarrer ses recherches. Il remercia sa grand-mère et l’embrassa tendrement avant de se rendre à l’église du village.
Il traversa le petit village d’à peine 1000 habitants. Les maisons fleuries étaient toutes en pierres. Quelques personnes âgées étaient assises devant leur porte, occupées à taper causette. Un chien chassait le chat qui se promenait, des canards traversaient la rue tranquillement, des oiseaux chantaient. L’âme du village était bien là, on la sentait dans le plaisir de vivre ici. Il y avait la petite école élémentaire, la boulangerie qui servait aussi de petite épicerie, la mairie et l’église. Une église romane construite en pierres blondes qui ressemblait plus à une chapelle tellement elle était petite, mais qui avait un charme fou! Marc s’approcha à pas lents et ce qu’il craignait se vérifia : la porte était fermée.
Il ne se découragea pas et fit rapidement le tour de la petite église en caressant les pierres au passage. Patinées par les ans, le soleil, les pluies et le vent, elles étaient douces sous ses mains. Après avoir longé les murs ombragés par les grands tilleuls en fleurs, il arriva devant la porte du presbytère. Il actionna le lourd marteau patiné par toutes ces mains qui l’avaient dans tenu en leur creux. Marc entendit le bruit du marteau sur le bois de la porte se répercuter à l’intérieur de la maison du curé. Puis il perçut un bruit de chaussures qui claquaient sur le carrelage. La poignée de la porte s’abaissa et la lourde porte s’ouvrit largement. Marc se retrouva face à un vieil homme de haute stature bien qu’aux épaules légèrement voûtées. Son visage étaient imberbe et émacié, des rides profondes marquaient son front, des sourcils broussailleux ombraient ses yeux perçants d’un bleu clair où Marc perçut pourtant un éclat de curiosité et de malice. D’une main ferme, l’homme remit en place une mèche de cheveux blancs qui avait glissé sur son front et accueillit d’un sourire chaleureux l’homme qui lui rendait visite.
– Bonjour Marc. Que me vaut votre visite ?
Devant l’air surpris de Marc, l’homme se présenta comme le curé du village et lui expliqua que sa grand-mère, une vieille amie, venait de lui téléphoner pour le prévenir de sa visite sans toutefois lui en dévoiler les raisons.
Le curé recula d’un pas pour laisser entrer son visiteur. Marc le suivit le long d’un couloir un peu sombre, évitant de se cogner aux quelques chaises alignées le long du mur. Tout en marchant, il ressentit une fraîcheur qui lui parut bien agréable après la chaleur qui l’accablait depuis le matin.
Ils arrivèrent dans une grande cuisine inondée d’une lumière vive qui entrait par deux grandes fenêtres. Le sol était recouvert de carreaux cimentés aux motifs géométriques noirs, gris et bordeaux. Un grand poêle à bois occupait un pan de mur. Bien qu’éteint, il avait cependant été chargé de bûches pour la flambée du soir. Une élégante horloge comtoise laissait entendre les battements rythmés de son balancier, le bruit de ses rouages et le son clair du carillon à chaque changement de quart-d’ heure. Un grand buffet dont les portes du haut étaient vitrées, laissaient voir une vaisselle bien rangée. Un parfum de cire à encaustiquer embaumait légèrement l’air sans masquer toutefois l’odeur du café. Une cafetière italienne était posée sur le gaz.
Le curé invita Marc à prendre place autour d’une table ronde recouverte d’une toile cirée aux carreaux Vichy rouges et blancs, et s’assit ace à lui.
– Alors pourquoi teniez-vous tant à me rencontrer ?
– Monsieur le curé…
Marc n’eut pas le temps de finir sa phrase que le curé l’interrompit aussitôt vigoureusement.
– Appelez-moi Roger s’il vous plait.
Un petit air de silence flotta dans l’air. Cette simple proposition rompit le côté un peu solennel du début de leur rencontre. Plus détendu et confiant, Marc raconta pour la deuxième fois de la journée, le récit incroyable de la découverte de la cabane jusqu’à celle du bijou de cristal. Il aimait les détails et ne s’en priva pas. Tout au long du récit, Roger ne parla pas. Seuls quelques mouvements du front, des yeux, de la bouche, à peine perceptibles vinrent modifier les traits de son visage au gré des émotions qui le traversaient.
Quand Marc s’arrêta enfin, Roger repoussa tranquillement sa chaise, se dirigea vers le buffet et en sortit deux tasses avec leur soucoupe et un petit sucrier. La vaisselle en porcelaine blanche était décorée de petites roses peintes à la main d’une teinte d’un rose délicat. Cette vaisselle fine semblait presque incongrue au milieu des meubles rustiques de la cuisine.
Marc se garda bien d’en faire la remarque, se réjouissant plutôt à l’idée de boire un bon café, remarquant à peine les larmes qui perlaient aux yeux du vieux curé. Roger remplit les tasses et en poussa une en direction de Marc, puis il se rassit, ferma les yeux, et prit une grande inspiration.
– Auguste était mon frère aîné.
Sous l’effet de la surprise, Marc resta bouche bée. Roger commença alors un long récit qui débutait le jour de la rencontre entre Auguste et Simone.
Ils
s’étaient rencontrés sur les bancs de l’école élémentaire. Simone qui avait
juste hérité du titre de baronne, était élevée par sa grand-mère suite à
l’accident tragique de ses parents. Auguste était fils de fermiers. Leur amour
n’avait fait que croître au fil des ans. En juin 1912, la grand-mère,
n’acceptant pas cette relation, envoya Simone continuer ses études chez les
religieuses. Elle ignorait alors qu’elle était enceinte. Quelques mois plus
tard, le 14 janvier 1913, Simone mit au monde une petite fille qu’elle prénomma
Aurore. Simone, se sentant très affaiblie par son accouchement, écrivit une
longue lettre à sa fille, dans laquelle elle lui parlait d’Auguste son père,
l’amour de sa vie, et comment elle avait été conçue. Elle remit la lettre à la
mère supérieure et lui fît promettre que celle-ci serait remise à sa fille le
jour de sa majorité. Simone mourut quelques jours plus tard.
Auguste ne sut rien du drame qui se jouait au couvent. Lorsqu’il fut séparé de
Simone, il était tellement triste qu’il passa ses journées dans la grange
familiale à fabriquer quelques meubles basiques. Puis il se jeta à corps perdu
dans les études d’ébénisterie. Malgré ses recherches désespérées, il ne retrouva
jamais dans quel couvent sa bien aimé avait été emmenée. Consumé par le chagrin, il voulut malgré tout
se consacrer à l’apprentissage du métier d’ébéniste. Il choisit pour cela le compagnonnage,
devint un jeune « itinérant » et entama son Tour de France. C’est au
cours de ce voyage qu’il conçut et fabriqua la console et sa cachette secrète
dans laquelle il avait glissé la lettre d’amour destinée à Simone. La lettre
avait été écrite le 18 Juin 1912, peu de temps après qu’elle ait mystérieusement
disparue.
La guerre de 14/18 éclata deux ans plus tard mettant fin à son compagnonnage. Auguste mourût dans les tranchées, gravement blessé par un coup de baïonnette. La blessure s’était rapidement infectée et l’avait emporté en quelques jours. Il partit sans jamais connaître l’existence de sa fille ni le décès de Simone. Ses dernières pensées furent pour elle.
Quant à Aurore, elle fût laissée aux bons soins des sœurs du couvent. Le jour où elle atteint l’âge de sa majorité, elle quitta le couvent avec en poche la lettre de sa mère et celle d’un notaire arrivée quelques jours plus tôt. A sa lecture, elle découvrit que ses grands-parents pris de remords et rongés par le chagrin lui avaient légué leur domaine et toute leur fortune.
Aurore s’installa dans la grande maison du domaine. Celui-ci était à l’abandon depuis la mort de ses grands-parents, elle avait besoin d’aide pour lui redonner vie. Dans les jours qui suivirent son arrivée, elle se rendit au village le plus proche, Saint-Basile du Gers. Elle y rencontra le maire et le curé du village et leur fit savoir qu’elle cherchait des ouvriers de différents corps de métiers. Bientôt des hommes et des femmes défilèrent au domaine, tous cherchaient un travail. Aurore embaucha la plupart de ceux qui se présentèrent. Au bout de quelques jours, le domaine s’anima telle une ruche, la maitresse des lieux, jouant heureuse, les chefs d’orchestre. Dans les champs, au jardin ou au potager, dans la maison ou aux écuries, tous s’affairaient à labourer, semer, tailler, planter, réparer ou soigner.
Après quelques mois de travail acharné, le temps des récoltes arriva, fruits, légumes, et même fleurs. Puis se fût le temps des moissons. Le domaine fournissait, non seulement, de quoi nourrir tous ses ouvriers, mais également de nombreux habitants du village qui venaient pour y acheter ses produits. Des années tranquilles se succédèrent au rythme des saisons. Aurore était heureuse de cette vie-là, jusqu’à ce que la seconde guerre éclate.
Très vite, elle vit arriver, aux portes du domaine, des familles entières fuyant la zone occupée, elle les accueillit et les hébergea, la maison était grande. Les premiers arrivés se serrèrent pour faire de la place aux suivants. Tous étaient les bienvenus et rapidement un climat de solidarité et d’entraide s’installa entre-deux. Chacun s’activa à remplacer les ouvriers partis s’engager pour faire la guerre. Le domaine continua ainsi à produire de quoi les nourrir tous. Malgré la peur, l’angoisse, le bruit des bombes ou des raids aériens, ils vécurent plutôt paisiblement en ce temps de guerre.
Un jour, le curé du village, vint rendre visite à Aurore. Il avait trop longtemps déjà repoussé ce moment. Roger pensait qu’Aurore était la fille de Simone et d’Auguste. Ce jour-là, il ne lui rendait pas seulement visite pour lui dire qu’il était son oncle. Depuis le début de la guerre il avait observé de quelle manière sa nièce accueillait généreusement tous ceux qui frappaient à sa porte. Le curé voulait lui parler d’enfants juifs qu’il fallait accueillir et cacher.
La rencontre de ces deux-là se passa quasiment de mots tant ils se comprenaient sans presque se parler. Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre, émus tous les deux.
Aurore regarda partir son oncle le sourire aux lèvres, serrant fermement l’anse d’un panier dans lequel Aurore avait déposé un service à café en porcelaine fine bien emballé dans du papier journal.
Quelques jours plus tard, un groupe d’enfants accompagné du curé se présenta à l’entrée du domaine.
Puis la fin de la guerre arriva ; certains repartirent, impatients de retourner chez eux, de retrouver leur vie d’avant. D’autres, plus nombreux, restèrent au domaine, faisant le choix conscient d’une vie plus en lien avec la nature, en accord avec les changements de saisons, loin des cadences infernales du travail à l’usine ou des journées mornes dans des bureaux gris. D’autres dont la vie était plutôt agréable avant-guerre firent aussi le choix de rester, trouvant la vie à la campagne plus inspirante que celle que leur proposait la ville. Peintres, écrivains, musiciens, artisans de toutes sortent qui travaillaient le bois, la pierre ou le verre… Chacun trouva sa place.
Depuis quelques temps déjà, Aurore réfléchissait à la manière dont elle pourrait élargir à d’autres l’accueil du domaine. Elle décida de réunir tous ceux qui étaient restés pour leur parler de son projet, elle souhaitait ainsi leur permettre d’y participer. Tous furent unanimes et les propositions et idées fusèrent de toutes parts.
C’est ainsi qu’ils créèrent une Fondation qui allait leur permettre de pouvoir mieux communiquer et faire connaître le domaine comme un lieu de vie et d’accueil ouvert à tous.
Ils décidèrent d’appeler la Fondation « Nouveau monde ». Une jeune étudiante en Arts Plastiques en dessina les lettres qui furent forgées par le forgeron. Un autre dessina un emblème représenté par un immense soleil apparaissant au-dessus d’une ligne d’horizon, qui fût sculpté par le tailleur de pierres du village. Le tout fut accroché au fronton du domaine, donnant aux habitants une nouvelle occasion de faire la fête.
Les années suivantes, les gens du domaine accueillirent des orphelins, des jeunes femmes ou des hommes mis à la porte de chez eux et qui ne savaient où aller, des « itinérants » qui avaient choisi le compagnonnage pour apprendre leur métier, des femmes qui cherchaient à échapper à un mari violent. Bientôt arrivèrent aussi des agriculteurs, des jardiniers qui avaient entendu parler de cet endroit qui offrait la possibilité de travailler la terre autrement et de s’en nourrir sans produire à l’excès, au rythme des saisons, surtout sans pesticides, sans engrais et sans surconsommation d’eau.
Certains venaient et restaient quelques temps après avoir contribué à la construction d’une nouvelle bâtisse ou à la moisson, puis reprenaient leur chemin.
D’autres restaient. Ils avaient trouvé là un endroit où vivre, où se réinventer, un endroit où tout se faisait dans le respect de l’autre et dans l’accueil inconditionnel de tout nouvel arrivant, un endroit où se nourrir sainement. Ainsi se développa, s’étoffa et se transforma ce lieu de vie paisible et harmonieux.
Quelques jours après que Roger eut raconté cette histoire à Marc, ils allèrent tous les deux rendre visite à Aurore. Marc lui avait amené la console fabriquée par son père ainsi que la lettre et le bijou destinés à sa mère.
Pour l’occasion, les gens du domaine avaient organisé une grande fête à laquelle ils avaient aussi conviés les villageois. Tous voulaient remercier Aurore pour sa générosité et son dévouement.
L’émotion était palpable, quelques mouchoirs sortirent des poches pour essuyer les larmes de joie qui coulaient sur les joues. La fête pouvait maintenant commencer….
3 Comments
Je trouve l’idée vraiment super. Bravo Christine!
Impressionnant! Quelle histoire magnifique♥♥
Merci Martine.