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Hassan, l’homme qui redonne le sourire aux voitures… et pas que !

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Un petit garage noyé au milieu du pôle social de la zone Pôle emploi de Saint-Assiscle, des voitures qui attendent de passer sur le pont mécanique, deux mécanos en train de s’échiner sur une Kangoo en mal de joint de culasse et Hassan, un large sourire aux lèvres, qui vous accueille. La poignée de main est franche, le regard chaleureux et plein d’empathie, la voix douce et apaisante. Ici, on ne vient pas seulement tenter de prolonger la vie souvent déjà très longue de son véhicule, mais chercher un peu de réconfort, un peu d’espoir. Quand le porte-monnaie n’en finit plus de sonner creux, un problème mécanique, un contrôle technique obligatoire deviennent vite insurmontables. Hassan Ferni sait tout ça. Quand il crée l’atelier mécanique solidaire, neuf ans en arrière, il sort lui-même d’une période délicate. « J’avais passé avec succès tous mes diplômes, CAP, BEP, Mention complémentaire, Bac pro, brevet de maitrise, je travaillais. Tout allait bien jusqu’à ce que je me tombe en arrêt maladie longue durée. » Pour la première fois de sa vie, il se retrouve sans emploi. Sa vision du monde s’en trouvera totalement changée. « J’ai commencé à regarder autour de moi, j’avais le temps du coup. »

Mécanique sauvage

Dans le quartier Saint-Martin où il habite, les habitants, qui savent qu’il est mécanicien de métier, commencent à lui demander des conseils, puis des coups de main. « Je voyais les gens réparer leur voiture tant bien que mal, en bas des immeubles. Quand on n’a pas d’argent, on fait comme on peut, mais la mécanique sauvage, ce n’est jamais très bon. Ni pour les voitures, ni pour l’ambiance générale du quartier. Ce type d’interventions pose des problèmes de sécurité, dégrade les rues. » Il a alors l’idée d’un garage solidaire où chacun pourrait venir réparer lui-même tout en bénéficiant des conseils et de l’aide de vrais professionnels. « J’ai mis trois ans à créer l’association. J’ai eu du mal à convaincre les institutions, à obtenir des subventions, à trouver un local, mais j’ai fini par réussir. » Aujourd’hui, l’atelier mécanique de la rue Vigneronne est devenu une institution. En 9 ans, Hassan a vu passer plusieurs milliers de véhicules. Des véhicules dont la plupart ont vécu, mais aussi des véhicules plus récents. « On a des gens qui travaillaient, qui avaient une bonne situation et qui, du jour au lendemain, ont perdu leur emploi, mais ont gardé leur voiture. » Il a conseillé plusieurs milliers de personnes, dont la moitié de femmes, qui ont non seulement prolongé la durée de vie de leur voiture, mais ont appris à se débrouiller tout seuls, du moins pour les petites réparations. « L’idée, c’est vraiment que les gens mettent la main à la pâte. Nous, on leur donne un coup de main, on les conseille, mais ils participent. Il y a plein de choses qu’on peut faire soi-même comme changer une roue, des ampoules, vérifier le gonflage ou les niveaux d’huile. »

La main à la pâte

Le principe est simple : il suffit de prendre une adhésion annuelle de 10€ et vous bénéficiez non seulement de réductions sur les pièces mécaniques, mais aussi d’un tarif horaire d’intervention de 17€ pour tous ceux qui touchent les minima sociaux (RSA, pôle emploi, bénéficiaire de pension d’invalidité, étudiants, retraités) et de 34€ pour les membres bienfaiteurs, ceux qui sont au-dessus du SMIC. « L’atelier s’adresse vraiment à ceux qui n’ont pas beaucoup de moyens, précise tout de même Hassan. C’est pour ça que je demande des justificatifs de situation et de revenus. » Ce jour-là, hors les rendez-vous, plusieurs personnes viendront chercher des conseils, un renseignement ou simplement passer un moment. Hassan recevra chacun avec patience et gentillesse. Sa force et ce qui le rend attachant, c’est qu’il donne sans compter, sans rien attendre en retour. Une philosophie qu’il a développée au travers d’une de ses passions, la pêche. « Quand vous pêchez, il ne faut pas faire comme les autres. Il faut vous imaginer ce dont le poisson a envie, ce dont il a besoin sinon vous pouvez toujours essayer de le prendre, vous n’y arriverez pas ! » A l’atelier, Hassan agit de même. Il se glisse dans votre âme pour mieux vous comprendre et pour mieux répondre à votre attente. C’est sans doute pour cela que les gens qui passent un moment avec lui, repartent apaisés. Ils se sont sentis non seulement écoutés, mais aussi et surtout entendus dans ce qu’ils sont et dans ce qu’ils vivent. Un vrai cadeau en cette époque troublée de précarité galopante et d’individualisme forcené !
Atelier mécanique solidaire, 1 rue de la Vigneronne, Saint-Assiscle, Perpignan.
Ouvert de 9h à 12h30 et de 14h à 17h, du lundi au vendredi.
Tél. 04 30 19 57 13 et 06 06 56 24 54.
Association Atelier Mécanique Solidaire


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