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« Claude, 60 ans : « Je n’ai rien, mais j’essaie d’aider »

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Ce dimanche soir, il fait froid avenue Foch, à Perpignan. Le vent menace de se lever une fois de plus et chacun remonte le col de son manteau ou ajuste son écharpe quand il en a une. Un homme attend devant le volet baissé du restaurant solidaire de l’association Promesse de solidarité. La nuit ne va pas tarder à arriver. « Ne vous inquiétez pas, la personne revient de suite et va ouvrir », me souffle-t-il. Claude, 60 ans, est un habitué. Il habite dans le quartier, un appartement « un peu bruyant mais où je peux dormir à l’abri tous les soirs ». Le visage marqué de ceux qui ont vécu bien des tempêtes, la voix ténue de ceux qui ne veulent pas se faire remarquer, il se confie en quelques mots. Sur son métier de cuisinier exercé pendant quarante ans, sur son divorce à 36 ans qui a fait basculer sa vie et lui a tout fait perdre, « surtout l’espoir d’une vie heureuse », de la retraite qu’il ne peut pas demander parce qu’il n’a pas encore l’âge, de sa pension d’invalidité qui lui permet tout juste de payer son loyer et ses factures… Il parle de la misère « qui guette tout le monde », de ce restaurant où il peut manger à 3€ le repas et qui fait crédit quand il n’a pas ces petits euros qui changent tout, de la rue qu’il n’a pas connu mais où parfois, il récupère des camarades de galère encore plus fragilisés que lui et leur offre le gîte et le couvert le temps d’une nuit. « Je n’ai rien, mais j’essaie d’aider. Je les fais manger, je les fais dormir. Un repas, de quoi se laver, de quoi dormir… Une nuit au chaud, c’est toujours ça, ça permet de récupérer. »

« Vous voyez bien, je ne suis pas heureux »

Quand on lui parle d’avenir, Claude hausse les épaules. « Comment je le vois ? Très mal ! Les politiques nous ont tout pris, y compris l’espoir ! Je n’ai plus qu’à attendre la mort maintenant. De toute façon, vous voyez bien, je ne suis pas heureux. » Les fêtes de fin d’année qui approchent l’angoissent. « Je ne les supporte plus. Elles me rappellent trop un temps heureux avec mes gosses, un temps que je ne connaitrais plus jamais. » Arrivé dans le Sud à 18 ans, Claude n’y a pas de famille. Ses deux enfants vivent à Monaco, sa sœur à Royan. « Ils sont trop loin pour que je puisse aller les voir. De toute façon, je n’ai plus de nouvelles d’eux depuis des années maintenant. » Pour le réveillon, il espère rassembler l’argent nécessaire et le passer au restaurant solidaire, avec Mimi, la responsable, et tous celles et ceux qui seront seuls ce jour-là. Pour le reste, il vit au jour le jour, s’accrochant à un rêve qu’il juge pourtant inaccessible. « Qu’on me laisse aller au Cameroun ! Je connais une fille là-bas. Comme beaucoup de Français, je pense que ce serait plus facile là-bas. Mais je me suis renseigné, ce n’est pas possible. » Même s’il le dit, Claude n’est pas totalement désespéré. « Y’a encore des bons moments, mais faut les choisir. Ils sont rares. Et puis, il y a tous ces gens encore plus malheureux que moi. Si je peux les aider un peu… » Christine Allix


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