Covid-19 : la difficile expérience des malades du cancer
27 mai 2020
Nelson, le faux Anglais au destin improbable…
4 août 2020
Covid-19 : la difficile expérience des malades du cancer
27 mai 2020
Nelson, le faux Anglais au destin improbable…
4 août 2020

En route pour la transhumance des abeilles!

Quand on parle de transhumance, on pense plus volontiers au bétail qu’aux abeilles et pourtant… Pour se nourrir, fabriquer et aromatiser le miel qui fera le bonheur de nos papilles, celles-ci doivent régulièrement migrer. Christian Cartallier, apiculteur de Canohès, pourrait vous en parler pendant des heures, mais il préfère, et de loin, vous emmener avec lui plutôt que de s’épancher dans de grands discours. Ce vendredi soir, nous voilà donc partis en transhumance. Par souci de protéger les ruches des voleurs qui pullulent, la destination restera secrète. De toute façon, comme le dit si bien notre apiculteur du jour, « chacun sa montagne » ! Un lieu choisi en fonction du rendement escompté et surtout du miel que l’on cherche à obtenir, sur des terrains le plus souvent mis gracieusement à disposition par des propriétaires qui n’en ont d’autre utilité. Près de tilleuls pour un miel de tilleul, près de cyprès pour un miel de sapin très prisé, très rare et donc très cher, près de rhododendrons pour un miel doux et savoureux à souhait, en bord de mer pour le miel de tamaris… Christian a attendu que la nuit tombe pour charger les ruches. « Le soir, tout le monde rentre à la maison ! Je suis sûr de ne laisser aucune abeille en route. » Ce soir-là, dans son petit camion Renault Maxity, Christian n’a emporté que 12 ruches, « un premier petit voyage de début d’été pour se mettre dans le bain », et le chariot élévateur qui lui permettra de les déplacer sans trop se fatiguer. « Avant, je déplaçais tout à la main, mais à 20kg la ruche vide et jusqu’à 50kg la ruche pleine, on ne peut pas dire que c’était de tout repos ! »

Passion de toujours

Au fil des kilomètres qui défilent, Christian Cartallier se raconte avec pudeur. « Dans le village où j’habitais, à côté de l’église, il y avait un apiculteur, Louis Comes. Tous les soirs, après l’école, mes copains et moi, on allait l’aider à tourner l’extracteur à la main. Quand j’ai eu 20 ans, il a accepté de me transmettre une partie de son savoir-faire. » Alors employé de cave, Christian investit dans trois ruches. Trois mois après, il en avait 14 de plus ! A partir de ce moment, il rachète des ruches et du matériel à des propriétaires qui abandonnent l’activité et qui bradent tout. Devenu agriculteur-apiculteur, il montera jusqu’à 250 ruches jusqu’au moment où lassé de tout, il décide de prendre sa retraite. Il n’a que 40 ans, mais il sait ce qu’il veut. L’homme a un caractère bien trempé, celui qui l’a poussé, à 14 ans, à parcourir la montagne de nuit avec son chien pour vaincre sa peur de la nuit ! « J’en ai eu assez du métier, j’ai tout envoyé baladé ! » Désormais sans activité professionnelle, il se retrouve coupé de toute vie sociale et finit par trouver le temps long alors quand, quelque temps plus tard, un copain l’appelle à l’aide, il n’hésite pas une seconde. « Il n’arrivait pas à avoir de miel. Je lui ai donné un coup de main. Et du coup, ça m’a remis dans le bain. »

Récoltes aléatoires

Soudain, l’apiculteur s’arrête de discuter. Il a repéré le coin où il doit déposer ses ruches. Le chemin (qu’il est le seul à voir au passage !) a disparu sous la végétation. Le temps de stationner son camion sur le bas-côté de la chaussée et voilà notre éleveur d’abeilles en train de défricher la petite piste à coup de sécateur. Il fait nuit noire, le mince croissant de lune du jour ne parvenant guère à passer au travers du feuillage des arbres. Christian sait pourtant parfaitement où il va. Le chemin dégagé, il détache son charriot élévateur et va déposer ses ruches à l’endroit qu’il espère profitable pour ses protégées. « On ne peut jamais savoir ce que ça va donner. Cette année, il y avait tout pour faire du miel. Les ruches étaient belles, populeuses ; il a plu ; les plantes étaient magnifiques ; le romarin était fleuri. Et pourtant, je n’ai pas eu de miel alors qu’un copain qui était à 500m de là, en a eu. Allez comprendre ! » Pour les ruches du jour, il n’aura le résultat que dans un à trois mois, quand il viendra les relever. En attendant, vous pouvez toujours déguster le miel produit dans sa boutique de Villefranche-de-Conflent, au cœur de la cité médiévale. Et si vous savez gagner sa confiance, en apprendre beaucoup sur les abeilles et la façon d’obtenir leur délicieux nectar…

L’or du temps, Christian Cartallier, tél. 0468059795 / 0601179253

Village de Villefranche-de-Conflent

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *