Au moulin Richard de Bas, le papier règne en maître
17 août 2020Marie-Agnès Laleman, la femme-abeille
25 août 2020Un soir de fin de semaine comme on aime les passer, accoudés au comptoir de la Gourmeterie Vauban, en plein centre de Perpignan. Le soleil est couché depuis un moment déjà, mais la température ne baisse pas. Et comme le vent n’a pas daigné se lever, il fait bon s’agglutiner autour de l’un des seuls ventilateurs de la zone. En fait, au-delà de cet engin ô combien recherché en période de canicule, ce qu’on vient chercher chez Chantal, Lolo et Sandrine, c’est la convivialité, vous savez ce rapport spontané et chaleureux de la rencontre impromptue que le masque, ce foutu empêcheur de rencontres, tend à faire disparaitre…
Si le corona a mis un temps en suspens la vie même des halles Vauban, il n’a pas résisté longtemps à l’entêtement des habitués du lieu et à la détermination des différents gérants.
Ce soir-là donc, des amis perpignanais retrouvent des amis d’Andorre, lesquels retrouvent eux-mêmes des amis… d’Andorre !
Et là, autour d’un verre, tout le monde fait connaissance. D’abord en terrasse extérieure, puis au comptoir de la Gourmeterie. Chantal, la « Mama » du lieu, masque transparent sur la bouche qui laisse voir son ineffable sourire, entre alors en action et se met aux fourneaux pour préparer un de ses inénarrables magrets et une entrecôte à tomber par terre qu’elle coupe ensuite en morceaux avant d’offrir le tout en dégustation.
Le comptoir est trop petit ? Qu’à cela ne tienne, deux tabourets serviront de tables de pique-nique improvisées ! Ce soir-là, l’adage « Les amis de mes amis sont mes amis » prend tout son sens. Et le simple comptoir d’un restaurant gastronomique devient une sorte de café-philo où chacun sinon refait, du moins reconsidère le monde sous des prismes différents. Autour de ce pica pica, les convictions, les impressions, les ressentis ne s’opposent pas, mais s’échangent dans un bel esprit de partage, d’écoute et de tolérance.
Le coronavirus et tout ce qu’il sous-tend de peur, de délation, de distanciation et de protection ne réussira jamais à faire disparaitre ce qui fait l’essence même de l’être humaine : la relation humaine, sociale et intellectuelle dans tout ce qu’elle a de riche et de fédérateur.
Merci les amis de la Gourmeterie de nous permettre de vivre de tels moments. Ne changez rien surtout !