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La mante religieuse est là, posée à même le carrelage, en plein milieu du passage, sans s’inquiéter des dangers qui la guettent. Ses grandes ailes vertes repliées, bien assise sur ses pattes arrières, ses antennes dirigées vers le ciel, ses pattes avant jointes comme si elle priait. Immobile et pourtant si vivante. Le chat lui tourne un temps autour, mais se désintéresse bien vite de cet insecte qui ne bouge pas. Aucun intérêt. La petite chienne fait de même et la bouscule un peu pour voir sa réaction. La mante se retrouve sur le dos et déplie un temps ses ailes pour rétablir son équilibre. Je lui tends la main pour la mettre à l’abri. Elle semble surprise, mais finit par allonger ses pattes de devant et par se risquer à monter sur cette peau bien instable. Elle si légère que je ne la sens pratiquement pas. Si gracieuse, si élégante. Une fois installée, elle tourne alors ses grands yeux globuleux vers moi. S’engage alors un dialogue improbable… Je m’inquiète de ses mouvements lents, presque hésitants.
– Tu n’as pas l’air très en forme dis-moi…
– Pourquoi dis-tu ça et surtout pourquoi le penses-tu ?
– Cela fait un moment que je t’observe et je ne te vois pas bouger. On dirait que tu es pétrifiée sur place !
– Tu ne m’as bien regardée. Si tu l’avais fait, tu verrais que je m’occupe de moi en nettoyant mes pattes de devant. Elles sont ce que j’ai de plus important si je ne veux pas mourir de faim ! Ne sais-tu pas qu’on me surnomme le « tigre de l’herbe » pour mes mœurs voraces et mes pattes « ravisseuses » ? Ne sais-tu pas qu’il ne faut pas se fier aux apparences ? J’ai l’air fragile comme ça, mais je suis beaucoup plus coriace que tu ne crois !
– Mais tu es en plein passage. Tu risques à tout moment de te faire écraser.
– Si mon heure doit être venue, alors c’est ainsi. Le lieu où je me pose, la peur que je peux ressentir n’y changeront rien. Si je suis là, ce n’est pas par hasard.
– Comment ça ?
– Je suis venue te porter un message.
– Ah oui ? Lequel ?
– Mais ça, c’est à toi de le découvrir…
– Tu ne t’ennuie pas à rester ainsi immobile, au même endroit, dans la même position ?
– C’est dans l’immobilité que tu comprends les choses. C’est dans l’immobilité et le silence intérieur que tu prends les grandes décisions. S’affoler, s’agiter dans tous les sens, agir à tort et à travers ne peut que te mener au désastre. Apprendre à laisser le temps au temps, à prendre le temps de la réflexion est une des plus belles et des plus importantes leçons de la vie.
– Mais quand même, si je ne t’avais pas fait monter sur ma main, tu n’aurais continué à voir que, au pire, le carreau de carrelage sur lequel tu étais posée, au mieux, la porte.
– Tu te trompes. Apprend à regarder plus loin que ce tu vois, à avoir une vision plus large des choses, des situations, des personnes que tu rencontres. J’ai l’air d’être figée, il n’en est pourtant rien. Je peux faire pivoter ma tête à 180° et donc regarder les choses dans leur ensemble. J’ai l’air d’un simple petit insecte banal comme ça mais si tu m’observes de plus près, tu verras que je dispose de cinq yeux : deux prépondérants qui dévorent mon visage et trois autres, entre mes antennes, qui me permettent de déceler l’indicible. Ce n’est pas pour rien qu’on me surnomme aussi « prie-Dieu »…

– Qu’es-tu venue me dire aujourd’hui ?
– Tu ne l’as pas encore compris ? Je suis venue te dire qu’il te faut méditer, développer ta patience, rester concentrée sur l’objectif à atteindre et surtout rester à l’écoute de ton intuition pour être en capacité d’agir efficacement, de façon juste et équitable, au moment idéal. Rien ne sert de te précipiter. Tout arrive en temps et en heure. Apprend à observer le monde qui t’entoure, apprend l’immobilité et le silence intérieur. Ce n’est pas, comme on te l’enseigne, un signe de paresse et de repli sur soi, mais un signe de maturité et de sagesse. Ainsi, tu ne laisseras plus distraire par tes émotions ou des pensées discordantes. Ainsi, tu feras des choix éclairés, en toute conscience et en toute liberté. C’est dans le silence et l’immobilité qu’il devient possible de s’ouvrir à l’insondable et aux nouveaux chemins. Allez, il est temps de me laisser et de retourner à tes occupations.
– Mais tu ne crains rien sur ce bout de bois ?
– Je te l’ai déjà dit. Arrive toujours ce qui doit arriver. Ne t’inquiète pas pour moi. Chacun a la responsabilité de sa vie. Poursuis ta route et n’oublie pas : le silence est toujours la meilleure voie d’introspection, l’immobilité la meilleure conseillère qui soit. » Christine Allix


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