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Ce matin-là, il tient un petit stand presque anodin sur le marché de Canet en Roussillon, à quelques encablures de la mer redevenue sage comme une image après la tempête de ces derniers jours. Il fait frisquet à cette heure de la journée même si le soleil commence à réchauffer les visages et les cœurs. Le visage émacié qu’une paire de petites lunettes rondes semble vouloir manger, Daniel Flammang est sagement assis, semblant attendre que quelqu’un veuille bien s’arrêter. J’aurais fait comme beaucoup et je serais passé devant lui en le saluant certes, mais sans vraiment m’attarder, si une citation inscrite sur un morceau d’ardoise, n’avait capté mon attention. « Merci, c’est un mot tout simple, mais qui pèse lourd ! Si mes lèvres l’expriment avec douceur, c’est qu’il prend naissance au fond de mon cœur. » Je ne résiste pas au plaisir d’engager la conversation, d’autant qu’il émane de mon interlocuteur une douceur incomparable, une espèce de sagesse qui invite à l’échange… L’homme a vécu, c’est une évidence. « Vous savez, je ne suis Canétois que depuis trois mois. Je suis venu de Belgique pour une femme. Elle n’est plus là, mais elle m’a fait découvrir Canet, Collioure, tout ce beau département et je suis tombé dedans ! »

Changement de vie après un ennui de santé

Il raconte comment, il y a cinq ans, après un grave problème de santé, il a décidé de changer de vie. « J’ai vu les choses autrement. J’ai décidé qu’il me fallait penser à moi maintenant. Et j’ai aussi commencé à aller voir les vieilles personnes qui souffrent tant de solitude. Avant, je passais devant elles et je me disais qu’il faudrait bien que j’aille les voir un jour ou l’autre. Je sais maintenant combien la vie est fragile et qu’à remettre à toujours plus loin les visites, on finit par arriver trop tard ! Alors, maintenant, je prends le temps avec les gens que je rencontre et je ne remets plus rien au lendemain. » De sa vie passée, l’ancien éducateur parle peu, ou plutôt avec beaucoup de pudeur. « J’ai une fille, me dit-il, avant de se raviser. Enfin non, je n’ai pas eu d’enfant. » Devant mon air visiblement perplexe, il explique. « Un jour, en prenant l’avion de Perpignan pour retourner en Belgique, je me suis trouvé à côté d’une jeune fille dont c’était le premier volet qui était en panique totale. J’ai été son parrain de vol. On a beaucoup parlé, je lui ai montré ce que je faisais. Elle m’a demandé de lui apprendre. Après ça, nous avons correspondu tous les jours. » Daniel s’arrête un moment, visiblement ému.

Première fête des pères à 66 ans

Puis il reprend, encore tout à ce moment unique. « Il m’est arrivé un truc extraordinaire. J’ai 66 ans et le jour de la fête des pères, elle me l’a souhaité. Je pleurais devant mon écran. Je n’aurais jamais imaginé que quelqu’un, un jour, m’appelle papa, ou plutôt papou… » Daniel a le sens de l’Autre, du contact, de la relation humaine. Des rencontres, il en fait tous les jours, voire plusieurs fois par jour. « Hier, par exemple, j’ai rencontré une Québécoise. Je faisais des photos sur la jetée et j’essayais de trouver un peu de verdure. On s’est parlé, elle est venue jusque chez moi pour voir mes créations. En une matinée, on savait presque tout l’un de l’autre. L’après-midi, je faisais mes courses et je la vois qui marche. Elle allait chercher du vin dans un magasin. Je l’emmène à Canet Village, chez un petit producteur de ma connaissance et là, pur moment d’enchantement pendant une demi-heure parce qu’on est tombé sur un connaisseur, bien évidemment, qui lui a fait goûter trois sortes de vin tout en lui expliquant avec quels plats les accompagner. » Il est comme ça, Daniel. Foncièrement et profondément humain. Une humanité qui transpire dans ses créations artistiques, que ce soit des peintures, des dessins ou des photographies. Mais cette partie-là de sa vie, je vous laisse la découvrir sur son site : https://latelierdedaniel.wordpress.com/ » Christine Allix
L’atelier de Daniel.
J’AIME vivre à Canet en Roussillon


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