La si belle histoire de Daniel Flammang…
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"Un peu en retrait de la maison, un abri fait de tôle et de bois enfoui sous les bambous, enfoui n’étant d’ailleurs pas le mot approprié puisque les bambous entouraient totalement l’espace sans jamais y pénétrer. Comme arrêtés par une frontière invisible que chacun respecte tacitement. A un endroit, plus de bambous, mais des herbes folles et des fougères, gardiennes pacifiques d’une entrée peu à peu fermée au monde. A gauche, deux bidons, enfin ce qu’il en reste, gisent. Le temps a eu raison du contenu et du contenant. Mangés par la rouille, ils se sont laissé aspirés par la terre et ne laissent plus apparaitre de leur fugace existence qu’une vague forme cylindrique au sein de laquelle trône un inquiétant liquide noirâtre et visqueux. Quelques pas et une remise offre au regard du visiteur un étal de rondins soigneusement rangés en fonction de leur taille. Juste à côté, un foyer de briques réfractaires, où trône encore un tas de cendres, attend qu’on veuille bien l’utilise. L’endroit est clair. Dégagé. Accrochées aux poutres de bois, deux énormes broches qui devaient servir à rôtir le gibier chassé pendant la nuit. Au centre, une planche cylindrique posée sur une énorme souche fait office de table. Dessus, sans doute pour la protéger du travail de boucherie, a été cloutée fort précautionneusement une plaque de fer. Derrière, une vieille baignoire a dû servir de bac de rinçage. Un robinet surplombe l’ensemble très anachronique. Sur la table, une vieille marmite en fer semble attendre. Son tour d'horizon terminé, Maria décide d’allumer un feu. Il fait déjà très chaud, près de 30° alors qu'il n'est que 6 heures du matin, mais elle a envie d’un café bien chaud. Et puis, il lui faut cuire les morceaux de poulet achetés la veille. Elle s’assoit et attend que le feu prenne. Tout, autour d’elle, incite à la détente. Elle ferme les yeux et s’endort jusqu'à ce que le bruit du bois sec qui flambe la tira de son sommeil. Elle prend une casserole empruntée dans un placard, la remplit d’eau et la pose sur deux rondins. Juste le temps de souffler et l’eau bouillante rejoint la poudre de café préalablement versée dans un verre. La bonne odeur du café chaud monte jusqu’à ses narines, achevant de la réveiller. Elle se saisit d'une grille posée à proximité du foyer et la pose sur le feu. Après avoir attendu quelques minutes que la chaleur finisse son travail de nettoyage, elle y dispose les morceaux de poulet et se rassoit. Le feu et la viande commencent alors leur symphonie, le premier soufflant de plaisir sous l’effet de la graisse fondue, la seconde grésillant de dépit d’être ainsi débarrassée de ses fioritures. Une odeur mêlée de chair brûlée et de fumet de bois emplit l’air. Rien ne semble pouvoir calmer l’allégresse du feu qui, telle une pieuvre, dévore littéralement de sa flamme gourmande la viande impuissante…" Extrait de "La belle au soi dormant", de Christine Allix.


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