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Il est toujours au même endroit, d’un côté ou l’autre de la pharmacie de Canet en Roussillon, côté mer quand il y a du soleil, entre deux immeubles quand le vent souffle trop fort. Casquette militaire vissée sur la tête, emmitouflé dans son parka, sa chienne Laïka à ses côtés, il regarde défiler le monde sous ses yeux et espère un petit geste des gens qui passent devant lui. Ni sa barbe grise bien entretenue, ni son regard franc et doux ne laissent supposer les difficultés qu’il vit au quotidien. A 47 ans, il les aura le 20 février prochain, Rudy Rubin a déjà de nombreuses années d’errance derrière lui et même si aujourd’hui, il bénéficie d’un petit logement, il sait mieux que quiconque que tout peut basculer à tout moment. « Avec un loyer de 410 euros, les charges d’électricité et autres, l’aide de 335 euros que je touche chaque mois ne suffit pas. C’est compliqué de s’en sortir. » Sa vie a basculé onze ans en arrière, à la mort de sa concubine. « On n’était pas mariés. Les enfants, ce n’était pas les miens. Ils ont vendu la maison, je me suis retrouvé dans la rue. J’ai un peu perdu la raison et j’ai pris la route de Compiègne dans l’Oise. J’ai suivi tout le périph’ à pieds pour finalement rejoindre Perpignan. La ville ne m’a pas plu du tout alors j’ai tourné tout autour, à Collioure, à Céret, au Boulou, pour essayer de trouver du travail. J’en ai trouvé, mais à chaque fois c’était saisonnier, ça ne durait pas. » Aujourd’hui, il se dit déjà heureux d’avoir un endroit où dormir. « Faut garder le moral ! De toute façon, ça ne sert à rien de trop gamberger ! » Et le moral, Rudy l’a d’autant plus que le 23 décembre, la vie lui a fait un beau cadeau. « Le 23, j’ai retrouvé mes parents et ils m’ont téléphoné le 24. Ma mère m’a dit que c’était le plus beau cadeau de Noël de sa vie ! Je les cherchais depuis longtemps et eux me cherchaient de leur côté aussi. On a fini par se retrouver. Comme ils avaient déménagé et moi aussi, on ne savait pas vraiment où chercher. On doit se revoir avant l’été… » A la question de savoir ce que l’on peut lui souhaiter pour cette année, il répond avec un sourire : « Le meilleur ! Et un peu d’argent pour rendre ma famille heureuse, pour combler ma chienne, pour avoir une vie un peu plus tranquille, un peu plus posée et pouvoir aller boire un petit café, avec un pain au chocolat sans avoir besoin de faire ce que je fais aujourd’hui, de tendre la main. » Et l’amour ? « Ah non, plus de femmes ! J’ai trop souffert avec la disparition de ma compagne ! Avec elle, j’avais trouvé mon équilibre. Elle tenait une boutique, je l’aidais tout en travaillant aux espaces verts. On était synchro tous les deux. On était heureux. » Au moment de se quitter, Rudy se prêtera de bonne grâce au jeu du portrait, heureux et fier de partager ce moment avec sa chienne Laïka, sa compagne de route depuis onze ans. Heureux et fier d’avoir retrouvé sa famille après tant d’années d’errance.


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