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Il fait froid à Canet en Roussillon en ce lendemain de Noël. Et surtout un vent à décorner les bœufs comme on dit ! La tramontane a rugi toute la nuit, faisant voler les poubelles et tout ce qu’elle a pu trouver sur son chemin ! Sur la place Méditerranée, seuls quatre marchands ambulants ont bravé la tempête. Il n’est pas encore 8h, mais le jour est déjà levé, contrairement au soleil qui reste bien au chaud derrière les nuages. Sur le front de mer, les tables et chaises entassées et les bars fermés font peine à voir. L’endroit est désert. Ou presque. Face à la mer, une petite dame semble attendre quelque chose. Ou quelqu’un. Elle est emmitouflée dans un manteau qui ne ferme pas, laissant apparaitre un pull vert pomme. De sa tête, on ne voit qu’un bonnet enfoncé jusqu’aux sourcils, un visage tout rond, des pommettes rosies par le froid et de grands yeux doux. Je m’approche tranquillement et quand j’arrive à sa hauteur, elle m’interpelle avec un sourire : « Vous avez mangé ? » Je réponds par la négative. Elle plonge alors la main dans le sac en papier et en retire un croissant frais qu’elle me tend avec un sourire. « Quand il fait froid comme ça, il faut manger ! » Je souris à mon tour et je la remercie. Puis nous commençons à discuter.

Gratitude pour la vie

Maïté, c’est son prénom, est encore toute à la joie d’avoir passé Noël avec sa sœur et sa maman. « Ma sœur était très jolie, me confie-telle, visiblement émue. Et si gentille ! Elle nous avait préparé un bon repas. » Et de détailler le menu, d’insister sur son bonheur de vivre des moments comme cela, tout en me remerciant de prendre le temps de l’écouter. La mer, elle y vient le plus souvent possible. « De Perpignan et par le premier bus de la journée ! » Et elle y reste une grande partie de la journée. « Cela me ressource tellement de respirer l’air marin et de contempler la mer ! » Une bourrasque de vent chargé de sable l’arrête net dans son élan. Elle attend que le vent retombe un peu et m’interroge. « Et vous, Christine, qu’est-ce qui vous émeut ? Dites-moi trois choses qui vous émeuvent. » Je réponds sans réfléchir. « La vie, l’Etre humain, la nature. » Elle me regarde, pensive, et commente. « Ah oui, la vie… Vous avez raison. Sans elle, on n’est rien. Il faut avoir de la gratitude pour la vie, sinon on passe à côté de l’essentiel ! » Nous nous quittons sur cette belle pensée philosophique. Je lui propose de la déposer à Perpignan en passant, mais elle préfère rester malgré le froid. « Je suis bien là, je n’ai pas envie de partir maintenant. Et puis, vous savez, il y a des bus toute la journée. » Puis elle se dirige vers le banc tout proche et attend celui ou celle à qui elle offrira un des nombreux croissants qu’elle a achetés pour l’occasion. Sans doute pour pouvoir échanger quelques mots, mais aussi surtout par pure générosité. C’est ça aussi la magie de Noël, non ?

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