Marie Boschert ou l’art de cultiver l’instant présent
30 octobre 2020
Disons à nos enfants
19 novembre 2020
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En ce matin d’automne, le jour est levé, mais pas encore le soleil. La nuit a été froide. L’air est gorgé d’humidité. Sitôt sorti de la bouche, l’air expiré par les poumons se transforme en fumée blanche. Les brins d’herbe ploient sous les gouttes de rosée.

A quelques mètres de là, un faisan émet son cri rauque si caractéristique avant de déguerpir en courant. Des oiseaux chantent. Le bruit d’un tracteur dans la vigne couvre celui des voitures au loin.

Contrairement au premier confinement, la vie des hommes ne s’est pas arrêtée, mais elle n’impacte pas celle de la nature comme avant. Comme si chacun aujourd’hui, se faisait une place non pas au détriment de l’autre, mais avec l’autre.

Ici et là, des effluves orangées colorent les nuages. Difficile de croire que le soleil va percer. Et pourtant, fidèle à lui-même, il surgit sans crier gare. Rouge écarlate. Il s’élève doucement, dévoile peu à peu ses contours. Il se pose un instant sur le seul arbre qui surplombe la colline comme s’il y prenait appui pour se propulser plus haut. Puis arrive ce moment d’éternité où il se dévoile tout entier, avec cette douceur d’astre naissant. Un peu comme un bébé qui arrive au monde avec toute sa pureté et toute son innocence avant d’être rattrapé par les aléas de la vie.

Indifférent aux regards et aux réflexions métaphysiques, le soleil continue son ascension. Il grimpe le long de la colline sans retour en arrière possible  Plus il monte, plus sa lumière devient puissante. A son passage, les feuilles de vigne s’allument de reflets plus vivants les uns que les autres. Le soleil continue son ascension. Un temps caché par des nuages qui ne veulent pas lâcher l’affaire, il s’élève encore et encore jusqu’à éclabousser la terre qu’il surplombe désormais.

Le spectacle parait terminé. Il ne fait que commencer. Car ce matin, le soleil a des choses à dire, un message à délivrer. « N’ayez pas peur de la lumière, ne jalousez pas la lumière. Il n’y a pas de lumière plus forte, plus importante, plus grande qu’une autre. Chaque lumière est importante. Chacun de vous est important. Il n’y a plus de compétition à avoir. La compétition a amené l’Humanité là où elle est aujourd’hui. Le monde a besoin de lumière (s). Le monde a besoin de vous. Le monde a besoin que vous sortiez de l’horizon, pas que vous restiez terrés derrière l’horizon. Il n’y a pas de peur à avoir. Laissez la conscience s’emparer de vous. Laissez la conscience agir. Peut-être que parfois, le soleil se cachera derrière les nuages. Peut-être que parfois, vous ne le verrez plus et que vous vous demanderez où il est passé. Mais il finira toujours par réapparaitre. Refusez ce qui vous enchaine. Libérez-vous de vos chaines. L’épanouissement est à ce prix. La liberté de respirer, de marcher, de voir ceux qu’on aime, de choisir sa vie comme de choisir sa mort, voilà la vie. Sortez de l’horizon, montrez-vous. Soutenez-vous les uns, les autres. Prenez appui les uns sur les autres pour vous élever toujours plus haut. N’ayez pas peur d’être vous-mêmes. Arrêtez d’écouter, de regarder, de côtoyer ce qui vous empêche d’être vous-même. Regardez autour de vous et non plus derrière ou devant vous. La vie est là qui s’offre à vous. Cueillez-là, savourez-là. Votre lumière s’ajoutera alors à celle des autres. Et la paix remplacera le marasme. » Le soleil est maintenant haut dans le ciel. Son message délivré, il rayonne comme jamais. 

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