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La Belle Verte de l’Aude vers une nouvelle aventure

Quand, en septembre 1996, la cinéaste Coline Serreau sort son film « La belle verte », une fable idéaliste, philosophique et écologiste, elle espère sans aucun doute faire des émules. Et elle ne se trompe pas. C’est après avoir vu ce film que Maryse Rémond crée l’association « La belle verte », à Sougraine, dans l’Aude, en 2011. « Nous voulions mettre nos vies en concordance avec nos idées, montrer qu’il est possible de vivre en harmonie avec son environnement, d’imaginer et de construire ici et maintenant le monde de demain. »

A l’époque, Maryse ne se remet pas de la disparition prématurée de son fils de 24 ans. « La vie s’était arrêtée pour moi. La seule façon de survivre, c’était de me projeter sur quelque chose qui lui aurait parlé à lui qui était très connecté, autant qu’à moi. »

Le « hasard » faisant bien les choses, elle et son mari rencontrent André Sarfati qui travaille depuis de nombreuses années déjà sur un projet de collectif. A force de recherches et de visites, ils découvrent le site du Chêne vert, à Sougraine, près de Rennes les Bains et en tombent littéralement amoureux.

Commence alors une grande aventure humaine basée à l’origine sur l’autonomie, la liberté, l’être de préférence à l’avoir, le partage, la solidarité ainsi qu’une certaine idée du travail en tant que service aux autres et donc voie de réalisation personnelle. « Pendant dix ans, on a accueilli des gens en grande difficulté, des stages de développement personnel à tarifs plus qu’abordables. Il y a eu énormément de passage. On a vécu de très belles choses, de grands moments aussi. »

En 2014, Saïd Habet se joint au trio. La joyeuse bande aménage un jardin en permaculture, vit en harmonie au milieu des chats, poules, lapins et autres ânes, expérimente différentes sortes d’hébergements non invasifs et non impactant pour l’environnement. Une yourte, un dôme, une tente étoile, une tente berbère, une tente inuit, un chalet en bois se succèdent sur le terrain de 10 000 m2 bordé par le Sals, la célèbre rivière d’eau salée du secteur.

Changement de cap

La structure s’autogère grâce aux activités d’accueil, de service et de production. Elle fonctionne sur le principe de coopération mutuelle, de dialogue et de consensus. Idéal dans l’absolu, mais compliqué sur le terrain. Car si tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, ce n’est encore le nouveau monde dont rêvait Coline Serreau et l’équipe de La belle verte qui se heurte à une réalité incontournable : l’humain.

Dix ans après le début de l’aventure, Maryse Rémond et ses amis doivent se rendre à l’évidence : le rêve d’un collectif où tout le monde donne autant qu’il reçoit est une utopie. En tout cas, à ce moment-là. « La conscience n’était pas là. On  s’est épuisé. Malgré une charte explicite, malgré une extension régulière de la charte, les gens qui venaient ne respectaient rien. En fait, ils demandaient aux gens qui vivaient à demeure sur le lieu de s’adapter en permanence à eux qui ne faisaient que passer. Il n’y avait pas de respect, beaucoup de paroles, mais peu d’actions alors que la base même de notre association était de « marcher sur sa parole », de faire ce que l’on dit. Ce n’était pas viable. Surtout, on ne pouvait pas continuer comme ça. »

Aujourd’hui, Maryse, André et Saïd ont tiré les leçons de cette expérience. Ils ont décidé de revenir à leur projet initial de collectif conscient et participatif. « Nous n’accueillerons plus de gens de passage, mais seulement des gens qui ont envie de participer et qui sont prêts, pour une période donnée, à s’engager sur la base de règles précises et incontournables. »

L’idée est de vivre en totale autosuffisance et donc d’agrandir le jardin. « L’aventure ne s’arrête pas, elle continue et plus belle qu’avant ! » Et avec elle, le rêve de Coline Serreau qui n’était pas si utopique que cela, peut-être juste en avance sur son temps…

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